pierre radisic, on en parle...

 

article de Gwenaëlle Gribaumont à propos de l'exposition de pierre radisic au salon d'art dans COLLECT Arts Antiques Auctions #537 d'octobre 2024
Article de Gwenaëlle Gribaumont à propos de l'exposition de pierre radisic au salon d'art dans COLLECT Arts Antiques Auctions #537 d'octobre 2024

pierre radisic, on en parle...

article de jean-marie wynants à propos de l'exposition de pierre radisic au salon d'art dans le soir du mercredi 25 septembre 2024

article de jean-marie wynants à propos de l'exposition de pierre radisic au salon d'art dans le soir du mercredi 25 septembre 2024

article de jean-marie wynants à propos de l'exposition de pierre radisic au salon d'art dans le soir du mercredi 25 septembre 2024


 

pierre radisic, on en parle...

 

article de jean-marc bodson à propos de l'exposition de pierre radisic au salon d'art dans arts libre du mercredi 28 août 2024

article de jean-marc bodson à propos de l'exposition de pierre radisic au salon d'art dans arts libre du mercredi 28 août 2024

pierre radisic

 

pierre radisic, veni, vidi vinum, photographies, exposition du 20 août au 19 octobre 2024, verrenissage le lundi 26 août de 18 à 20 h 30 au salon d'art

veni, vidi vinum
pierre radisic
photographies
exposition du 20 août au 19 octobre 2024
verrenissage le lundi 26 août de 18 à 20h30

Présentation de « Verretiges » de Pierre Radisic aux Éditions de La Pierre d’Alun.
Avec l’aide de la Fédération Wallonie Bruxelles

 

Dans mon travail précédent, je vous avais invités sur une plage immaculée et déserte où rien ni personne ne venait perturber le jeu de la géométrie et des coïncidences improbables qui était mon propos.
Mais je ne vous avais jamais dit qu’il m’arrivait d’aller me ressourcer dans les bars de plages que l’on appelle ici xiringuitos et à quel point j’aimais contempler la mer assis derrière un verre de cava...
C’était simplement parce que je n’avais rien de particulier à partager à ce sujet, mais depuis l’été dernier ce n’est plus le cas!
Je ne m’étais auparavant jamais intéressé à la représentation des objets, jusqu’au jour ou j’ai observé mon verre avec un téléphone, et cherchant des points de vue différents de celui où je me tenais, j’ai eu soudain l’impression d’avoir accès à un autre monde.
Je préciserais qu’au même moment le télescope Hubble nous envoyait régulièrement des images extraordinaires et que je n’ai pas manqué, toute proportion gardée, de faire un parallèle avec ce que je pouvais voir dans mon verre...
Le matériau dont est fait le verre à vin n’est pas celui utilisé dans la fabrication des instruments de précision, c’est un fait, il est bien plus rudimentaire, pour ne pas dire grossier.
Et pourtant, qu’il soit vide ou plein, il peut aussi devenir un formidable système optique, une sorte de machine à transfigurer, riche de nombreuses et précieuses aberrations et déformations plus surprenantes les unes que les autres.
Et quant à son contenu, le vin en l’occurrence, nous savons tous de quoi il est capable et à quel point il peut modifier et altérer notre façon d’appréhender la réalité.
La conjonction des deux permet d’exacerber la vision, de tenter d’ouvrir les portes de la perception et d’envisager une passionnante aventure en terrain inconnu.
Il n’en fallait pas plus pour que j’entrevoie là un champ de possibles en parfaite adéquation avec ma nature hédoniste et qui de plus semblait être le parfait alibi pour m’adonner à mes addictions!
Aucune des images que vous pouvez voir ici n’a été préméditée, elles résultent toutes de l’observation attentive et répétée du moment et de la situation, car il est vrai que quand l’on navigue dans l’inconnu on ne sais trop que chercher...
Il ne s’agira donc que de révélations, car tout comme dans l’histoire du magicien d’Oz, tu ne découvriras rien que tu ne connaissais déjà, ce ne sont des fragments de ton vécu et de ta culture qui resurgiront de manière toujours aléatoire et impromptue...
Mais surtout tellement jubilatoire!
Veni, vidi, bibi.

Pierre Radisic

alexandre hollan, on en parle...

 

article de roger pierre turine à propos de l'exposition de alexandre hollan au salon d'art dans arts libre du mercredi 29 mai 2024
article de roger pierre turine à propos de l'exposition de alexandre hollan au salon d'art dans arts libre du mercredi 29 mai 2024


alexandre hollan

alexandre hollan, équilibres, œuvres récentes, exposition du 13 mai au 13 juillet 2024, vernissage le lundi 13 mai de 18 à 20 h 30 au salon d'art

équilibres
alexandre hollan
œuvres récentes
exposition du 13 mai au 13 juillet 2024
vernissage le lundi 13 mai de 18 à 20h30

Au-delà de leurs apparentes différences, il y a forcément une cohérence entre les peintures d’objets que sont les Vies silencieuses et les arbres, peints ou dessinés, puisque les trois séries sont issues de la main d’Alexandre Hollan. Les arbres dessinés proposent une modulation libre des gris, ceux qui sont peints une vibration éclatante des couleurs, alors que dans les vies silencieuses celles-ci sont juxtaposées, par teintes et par couches, pour aboutir à une forme de sérénité et de calme apparents vibrant de l’intérieur, au lieu que les arbres les exposent davantage, couleurs, matières et gestes. À supposer que les Vies silencieuses soient plus introspectives – ce qui est une interprétation – les arbres portent aussi un langage en attente. Les uns et les autres parlent, différemment, et tous, en nous regardant les regarder, nous parlent. Peints ou dessinés, la succession des arbres, par exemple, révèle à la fois la différence, la spécificité de chacun, mais aussi l’approche que chaque rencontre suscite chez l’artiste, qu’il s’agisse d’esquisses, de contours, de vides ou de remplis : dans sa forme et son espace, chacun de ces arbres se distingue et non se répète. Puisque aucune représentation ne peut englober un tout ni être définitive, chacune figure une tentative, un inachèvement, qui ouvre sur un autre. On pourrait faire le pari que c’est autant de visages d’Alexandre Hollan qu’ils dessinent – et je fais aussi celui que dans ce qui n’est pas un jeu de variations mais une tentative d’équilibre sans cesse recommencée, chacun d’entre nous, à la manière d’un labyrinthe, peut y trouver son chemin, et, d’une certaine manière, s’y retrouver voire s’y reconnaître. Que vous préfériez l’une ou l’autre de ces œuvres, ou plusieurs, arbre vif de couleur ou de fusain, vie silencieuse, je vous invite donc à vous demander en quoi elle vous ressemble et ce que vous y découvrez de vous.

Ludovic Degroote

jacques charlier, on en parle...

article de jean-marie wynants à propos de l'exposition de jacques charlier au salon d'art dans le soir du mercredi 10 avril 2024

Article de jean-marie wynants à propos de l'exposition de jacques charlier au salon d'art dans le soir mad du mercredi 10 avril 2024


jacques charlier, on en parle...

 

article de gwennaëlle Gribaumont à propos de l'exposition de jacques charlier au salon d'art dans arts libre du mercredi 27 mars 2023

warticle de gwennaëlle Gribaumont à propos de l'exposition de jacques charlier au salon d'art dans arts libre du mercredi 27 mars 2023


article de gwennaëlle Gribaumont à propos de l'exposition de jacques charlier au salon d'art dans arts libre du mercredi 27 mars 2023

kikie crêvecœur en foulard de soie...

Foulard de soie de Kikie Crêvecœur

Le Centre de la Gravure va prochainement éditer un foulard à partir d’une des estampes de Kikie Crêvecœur.
Le foulard de soie aura une forme carrée de 68 x 68 cm.
La souscription est lancée. 
Le prix du foulard en prévente est de 120 euros, ensuite il passera à 150 euros.
Si vous en désirez un, allez sur ce lien pour remplir le formulaire et surtout n’oubliez pas de payer pour bénéficier du prix en prévente: 

Précommande : Foulard Kikie Crêvecœur

Pour ceux et celles qui ont l’habitude du net, le CGII en fera la publicité sur les réseaux sociaux.


Autres Infos :

Kikie Crêvecœur sera à la Foire du livre de Bruxelles le dimanche 7 avril de 14 à 15h.

Rendez-vous sur le stand des éditions Tandem pour la sortie du livre Conversation avec Kikie Crêvecoeur et Pieter De Reuse.

Sur ce stand, Kikie imprimera une gomme dans vos livres édités aux éditions La Pierre d’Alun et Esperluète.

 

Kikie Crêvecœur expose bientôt au Musée Rops, vernissage Samedi 13 avril dès 14h.

jacques charlier

jacques charlier, la raie des mots, œuvres récentes, exposition du 11 mars au 27 avril 2024, vernissage lundi 18 mars de 18 à 20 h 30 au salon d'art


Hommage à Thierry Michelet

la raie des mots
jacques charlier
œuvres récentes
exposition du 11 mars au 27 avril 2024
¡!¡vernissage le lundi 18 mars de 18 à 20h30¡!¡
congés du 29 avril au 11 mai 2024


Il suffit de quelques mots pour que tout se calme autour de nous,
Du moins pour un moment.
Ne serait-ce qu’un instant...
Les mots ont une résonance suscitant des images.

De leur enchevêtrement subsistent quelques pensées disparates.
Je m’empresse de les conserver avec précaution.
Elles ont favorisé chez moi la venue de chansons, de tableaux.
Et de bien d’autres choses.
Sans elles le monde serait sans histoire.
Il ne s’expliquerait pas comme on voudrait.
Lorsque Jean Marchetti m’a proposé une édition,
J’ai considéré que le format se prêtait à l’intimité de mes anciens poèmes.
D’où le désir d’en écrire de nouveaux.
Les petites peintures d’accompagnement s’y sont accolées
Au fur et à mesure, hors du temps et en même temps.
Un rêve de plus,
En vertu de la confiance qu’offre l’inattendu...

Rapetissée à l’abri d’une poche
ou exposée dans un salon,
la raie des mots
s’aligne sur la couleur des ondulations.

Jacques Charlier

glen baxter expose à grenoble

 

glen baxter du 15 février au 27 juillet 2024 au couvent sainte-cécile à grenoble

le salon d'art a le plaisir de vous annoncer
l'exposition de glen baxter
du 15 février au 27 juillet 2024
au couvent sainte-cécile à grenoble

ouvert du lundi au samedi
de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30

so british!
37 rue servan, 38000 grenoble
+33 476 887 575

clément jacques-vossen

 

clément jacques-vossen, cheval de bataille, œuvres récentes, exposition du 8 janvier au 24 février 2024, vernissage le lundi 22 de 18 à 20 h 30 au salon d'art

cheval de bataille
clément jacques-vossen
œuvres récentes
exposition du 8 janvier au 24 février 2024
¡!¡vernissage le lundi 22 janvier de 18 à 20h30¡!¡
congés du 26 février au 10 mars 2024


Pour qui en est instruit, l’héraldique présente bien des charmes dans l’emploi d’un vocabulaire singulier usant de formulations aussi curieuses qu’anachroniques afin de décrire les blasons. C’est qu’il faut savoir de quoi on parle; point de couleurs mais des émaux : Gueule, Azur, Sable, Sinople et Pourpre; point de jaune ou de blanc mais des métaux : l’Or ou l’Argent; point de figures mais des Meubles ou des Pièces...
Clément Jacques-Vossen, volontiers iconoclaste, enfourche son Cheval de Bataille et bouscule joyeusement mais sérieusement les pratiques de la peinture et celles de l’iconographie traditionnelle en se représentant à travers différents tableaux. Les autoportraits se succèdent comme le monstre de Frankenstein ou un golem à qui je donne vie avec des pouvoirs magiques.
Il y a, en effet, de la magie dans ces peintures; celle qui nous conduit à ne plus savoir précisément quel est l’objet représenté et celle qui perturbe le regard cherchant à décrypter les différents vocabulaires visuels entremêlés les uns aux autres.
Et quand, enfin, tout est confondu, heureux le mortel fort en Gueule, vêtu de Pourpre, allongé sur le Sable qui contemple l’Azur tandis que les Meubles, objets utiles, envahissent les Pièces et les vieilles Armoires rient de tant de faux secrets de famille; l’Écu par-dessus tête.

Ma passion pour l’âge des ténèbres, qui n’était pas si sombre, n’est pas encore terminée. (C. J-V.)

Laurent Busine

erró

erró, la belle rosine, peintures, aquarelles & collages, exposition du 13 novembre au 23 décembre 2023, vernissage le lundi 13 novembre de 18 à 20 h 30 au salon d'art

la belle rosine
erró
peintures, aquarelles & collages
exposition du 13 novembre au 23 décembre 2023
¡!¡vernissage le lundi 13 novembre de 18 à 20h¡!¡
congés de fin année du 24 décembre 2023 au 7 janvier 2024


J’ai eu la chance de faire la connaissance d’Erró en 2016 lors d’une exposition à la Fondation Folon. Ce fût une de ces belles rencontres que le métier de conservateur nous offre. Nous avons partagé quelques moments inoubliables. Qui le connaît apprécie son humour et sa générosité.
Quel message Erró nous adresse-t-il aujourd’hui avec cette interprétation de « La belle Rosine », incarnation de la jeunesse éphémère confrontée à la mort ? Nous savons que l’artiste islandais découpe sans relâche des documents issus de tous bords qu’il collecte et conserve soigneusement. Ils surgissent quelquefois des années plus tard. Cette nouvelle exposition à Bruxelles chez l’ami Marchetti était sans doute l’occasion de valoriser l’œuvre d’Antoine Wiertz. Erró se sent-il intime du peintre belge qui maniait la dérision et surtout s’inscrivait dans les combats philosophiques et politiques de son temps ?
Erró a construit un univers pictural composé d’une explosion de figures, de monstres grimaçants ou d’anti-héros issus de la conscience collective, dans un chaos visuel, reflet d’une époque bombardée d’images. Souvent, il assemble sa peinture à des collages issus de l’imagerie de la bande dessinée, du cinéma ou des arts plastiques. Leur rencontre incongrue crée la surprise. On pourrait y voir le principe d’isolement cher aux surréalistes mais ces rapprochements inattendus ne visent pas la même intention. Erró suggère une narration et propose une approche plus sémiotique, une réflexion sur l’impact de l’image. Il peut user de la même image dans un contexte différent qui va induire un tout autre sens. Tel un témoin, il s’attaque avec ironie aux sujets de société – surconsommation, fantasmes stéréotypés de la sexualité, fanatismes religieux – ainsi qu’à la politique et à l’histoire contemporaine en pointant du doigt les guerres, les totalitarismes, le racisme. « Je suis une sorte de chroniqueur, de reporter qui rassemblerait toutes les images du monde et... je suis là pour en faire la synthèse (1). »
Aujourd’hui, avec cette glorification de « La belle Rosine », l’artiste met en valeur le concept de vanité, représentation allégorique de la fragilité de la vie humaine ou celui de la danse macabre, principe d’égalité de tous devant la mort. Quoi qu’il en soit par ce dialogue entre le squelette et la jeune femme, il pose la question du temps et s’empare d’un vaste sujet philosophique : « Faire bien n’est qu’une question de temps (2). »

Stéphanie Angelroth

1 - Se non è vero è ben trovato, Éditions La Pierre d’Alun, 2012, p.13
2 - Antoine Wiertz, La belle Rosine, (1847), huile sur toile, 140 x 100 cm, Musée Wiertz, Bruxelles. Inscription sur le tableau voir : https://fine-arts-museum.be/fr/la-collection/antoine-wiertz-la-belle-rosine

benjamin monti, on en parle...

article de céline eloy à propos de l'exposition de benjamin monti au salon d'art dans flux (2023)

article de céline eloy à propos de l'exposition de benjamin monti au salon d'art dans flux news #92 (2023)

benjamin monti

 benjamin monti, gratte-papiers, œuvres, exposition du 2 octobre au 10 novembre 2023 au salon d'art

gratte-papiers
benjamin monti
œuvres
exposition du 2 octobre au 10 novembre 2023
vernissage le lundi 2 octobre de 18 à 20h30


Cher Benjamin, il y a quelques années te visitant à Liège, tu dessinais alors sur un pupitre d’écolier, ce qui m’avais surpris et au fond se justifiait. N’est-ce pas notre première et commune table de travail ? J’en ressentais le poids, le rappel à la contrainte, la mélancolie mais aussi la jubilation que l’on découvre à écrire, dessiner les lettres, colorier, découper, coller, toutes actions créatives qui naquirent sur ce meuble d’enfant. Chez bien des artistes l’enfance heureusement persiste et participe à la construction imprévisible et libre qui nourrit la vie.
Dessiner, est un terme générique bien vague, aussi l’as-tu affiné, rattaché à la spécificité de la plume et l’encrier, en rappel aux gratte-papiers et copistes d’hier et d’aujourd’hui. Tu accapares la couleur noire qui permet d’extraire tes propres démons! D’y associer l’espace de la page afin de provoquer des rencontres improbables ou parfaitement raisonnées, ainsi peux-tu bousculer l’ordre établi par de simples traits bien ajustés. Il en découle la possibilité d’introduire le rire, la colère, le sexe, les jeux de mains et de vilains! En somme le Monde, la Vie...
Ta passion pour l’imprimé sous toutes ses formes, ton insatiable appétit de collecter, rassembler, partager l’univers des revues, livres, fanzines, graphzines, bandes dessinées, catalogues en tous genres, cet éclectisme salvateur me réjouit, avec toi les encyclopédistes sont de retour...
La table lumineuse, réfléchit ta pensée, outil oh combien adapté à ton imaginaire, en même temps que tu t’exprimes, elle t’éclaire... Le dialogue dans tes derniers dessins s’anime par le mouvement mécanique, clés, ressorts, chariots, bagnoles, avions, locomotives, vélos, autos et motos, le cheval se décompose, l’escargot se chausse, petite dame et petit homme s’exhibent... Le revolver parfois en interrompt la féerie et le tintamarre. La fête ne devrait pas s’interrompre, la tête tourne, l’ivresse et le rire s’effacent, les ampoules s’éteignent... Le lendemain tout recommence.

Daniel Nadaud

beata szparagowska, on en parle...

article de jean-marc bodson à propos de l'exposition de beata szparagowska au salon d'art dans la arts libre du mercredi 6 septembre 2023
article de jean-marc bodson à propos de l'exposition de beata szparagowska au salon d'art dans arts libre du mercredi 6 septembre 2023

 

beata szparagowska

 

beata szparagowska, fantômes rétiniens, photographies, exposition du 22 août au 30 septembre 2023 au salon d'art

fantômes rétiniens

beata szparagowska

œuvres récentes

exposition du 22 août au 30 septembre 2023

vernissage le lundi 28 août de 18 à 20h30


Les rouleaux de films qui sommeillent au fond du tiroir. Depuis une année, parfois plus. Pas d’urgence, les images attendent patiemment d’être révélées et d’être vues.
Ressorties une nuit d’insomnie, la maison dort toujours, je n’entends que ma respiration dans l’obscurité quand je les glisse dans la cuve de développement. Puis, je vais à la cuisine, je la pose, la vaisselle non lavée à côté, il pleut dehors. Le rythme monotone des gestes, leur précision qui rassure.
L’odeur de la chimie, des produits qui s’écoulent dans la cuve. Le temps qui passe. L’alchimie. Parfois je fais quelques pas de danse avec la cuve entre les mains. Le chien se réveille, me regarde sans comprendre. Le dernier rinçage et ça y est. Je vais me coucher. Le matin, les films développés sont toujours là, secs, suspendus sur une corde à linge dans la cuisine. Je les regarde à la lumière du jour.
Des images se bousculent. Des instants, captés en mouvement lors de l’un ou l’autre voyage, à peine aperçus, des mauvaises herbes glanées au bord de la route pendant que le paysage défilait me reviennent des années plus tard et se dessinent maintenant avec précision sur la pellicule.
Un bateau découpe l’horizon. Une sirène lointaine. Le clapotis de l’eau. Les pas sur la neige. Le silence d’un lac glacé. Une joie soudaine. Un réverbère. Une rue vide. Le bourdonnement d’une mouche derrière le rideau. La douceur des draps. Le sommeil.
Ces derniers mois je dors à nouveau mieux. Mes nuits sont denses de rêves. Le jour, j’attends avec impatience l’arrivée du soir et du sommeil.
Dormir. Se glisser lentement dans l’eau froide. Pas après pas. Le cœur qui bat trop vite. Après un moment d’hésitation, plonger la tête. Un bref frisson et ça y est. Je suis de l’autre côté.
Des miettes éparpillées d’un carnaval oublié dessinent une toute nouvelle constellation.
Les cris des oiseaux deviennent bizarres. Une mouette me regarde dans son vol. Où suis-je maintenant ? L’eau est douce, rassurante. Le clapotis des vagues me berce, découpe le paysage aux alentours en mille morceaux. J’entends un rire. De quel côté vient-il ?
L’eau est sombre et dense comme du goudron. Immobile. Toujours ce rire. Je me réveille en nage. La respiration violente, comme si je sortais la tête hors de l’eau.
La persistance rétinienne. La lumière qui dessine des formes au fond de l’œil. La lumière qui noircit la pellicule, image après image. La lumière qui grave la mémoire. Qui se glisse sous les paupières dans les rêves.

Beata Szparagowska

anne desobry, on en parle...

 

article de jean bernard à propos de l'exposition de anne desobry au salon d'art dans la libre culture du mercredi 5 juillet 2023
article de jean bernard à propos de l'exposition de anne desobry
au salon d'art dans la libre culture du mercredi 5 juillet 2023