pierre alechinsky

 

alechinsky, ultima, dessins peintures, exposition du 17 octobre au 17 décembre 2022 au salon d'art

ultima ?

alechinsky
peintures dessins
exposition du 17 octobre au 17 décembre 2022
vernissage le lundi 17 octobre de 18 à 20 h 30

Alechinsky, infatigable joueur de « l’un dans l’autre », peinture, dessin, gravure, écriture, s’est toujours livré, seul ou avec ses amis, au Test du titre. Pour les œuvres qu’il présente, il a saisi au vol une dénomination : Ultima... Mais suivi de ce (trop peu usité) point d’ironie qu’affectionnaient Picabia et les dadaïstes.
Alors qu’il s’apprête à passer le cap des 95 ans, et une date-anniversaire qu’à chaque automne l’artiste s’efforce, pas dupe, de contrarier d’un sourire narquois, Alechinsky laisse l’ombre derrière lui et regarde au devant. Le temps dans l’atelier doit générer le plaisir et l’exaltation de la recherche, l’attente de la découverte inattendue et sublimée, des nouvelles images nées du geste de la main sur le papier, la pierre lithographique, la plaque de cuivre ou quelque document d’un autre temps. Ne rien rejeter, surtout. Laisser infuser l’encre ou l’acrylique. Attendre, le temps est nécessaire, et y revenir. Pour adjoindre, ornementer, effacer, soustraire : faire tourner manège et la roue de la fortune, signe de connivence avec la si peu routinière Astrologie poétique de Léon-Paul Fargue.
On sait l’importance chez Alechinsky des sinuosités serpentines ambivalentes, de la circulation suggestive des courbes jaillissantes. Puissance ondulatoire de la forme circulaire, En vase clos : au loin un nordique Soleil de minuit, ici l’estampage d’un trou d’homme, là une hélice en mouvement, voire une roue d’imprimerie, naissant du papier froissé, sur un tondo plus tendu qu’un chromo.
L’œuvre d’Alechinsky se renouvelle dans son rapport à la durée et à l’imprévu qui en advient. Champ libre à l’imaginaire et à ses strates, d’hier et d’aujourd’hui. Les années de La Cambre, lorsqu’il grave en 1948 deux eaux-fortes en relief et lino pour Le Sens des Tarots, texte de Marcel Lecomte, aujourd’hui en cours de réédition, accompagné des « souvenotes » du peintre écrivain. Mais encore De l’eau de vie de 2022 : quelques essais de gravures, laissés là durant trois décennies, avant d’être prises, reprises et transformées par enchâssements, inclusions, superpositions, stries, marges et couleurs, assurant la fulgurance d’une métamorphose.
En ces temps d’une violence éprouvante, Alechinsky résiste, et se révèle loin d’avoir tiré la dernière lame de son tarot.

Alain Delaunois

yu hirai, on en parle...

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