nathalie amand


vernissage le lundi 27 août de 18 à 20 h 30
présentation de «Papier-collants» texte de Caroline Lamarche, collages de Nathalie Amand, 
aux Éditions La Pierre d’Alun dans la collection La Petite Pierre

Les images réalisées par Nathalie Amand nous offrent une série de tableaux dans lesquels les cours d’eau concernés servent de fil conducteur à un travail orienté vers le mystère et la recherche de la lumière. C’est une démarche à la fois spirituelle et sensorielle qui nous renvoie tout à la fois à l’essence de l’acte photographique et plus simplement à sa capacité de « révéler » la part visible de l’invisible.
Le mystère : il est partout, quasi impalpable, parfois suggéré, rarement révélé. Il faut se donner la peine d’entrer dans l’image et se laisser piéger par le dédale végétal qui s’offre au regard. La luxuriance, quasi animale, ou pour le moins sensuelle, nous invite à la perdition. L’eau est évidemment présente, non pas dans l’élégance des courbes qu’elle dessine au hasard des variations géologiques, mais dans l’interpénétration des éléments : terre, eau, air. Le minéral et le vivant se mêlent et s’étreignent dans les soubresauts telluriques dont chaque image semble être la métaphore. Vie, mort et métamorphoses dont procèdent les cycles de la nature…
La démarche de l’artiste serait-elle romantique ? Car ici le mystère qui se dégage est imprégné des petites peurs et des grandes joies que ressent le voyageur quand l’immensité sylvestre semble se refermer sur lui. Avec la sensation d’être englouti par la nature matricielle, par la nature femelle… Disparaître pour être ! 
C’est l’esprit « Wanderer » que l’on retrouve dans les tableaux d’un Caspar Friedrich et dans la musique de Schubert. Ainsi, la démarche photographique de Nathalie Amand s’inscrit dans une continuité plastique, celle des paysagistes, tandis que la musicalité des choses et des êtres s’impose, comme jaillissant de l’image.
La lumière : survenant au détour d’un rayon de soleil, elle s’affirme soudain, éclairant la scène photographique jusqu’à l’éblouissement tandis que par contraste, elle souligne le velouté des zones sombres et la profondeur des noirs. Attendue et désirée par une artiste patiente, soumise aux contingences du lieu et de l’heure, totalement disponible, elle se laisse capter en cet instant décisif, unique, irremplaçable. Il y a quelque chose qui relève de l’amour dans cette démarche, tandis que la rencontre quasi surnaturelle de la lumière et du mystère renvoie à une certaine idée du sacré. 
Comme autant de sanctuaires, ces lieux cachés, protégés, qui se révèlent à ceux qui les cherchent et les méritent.
Bruno Lestarquit