pierre radisic


éclats multiples
pierre radisic
photographies
exposition du 18 août au 17 octobre 2020
vernissage le lundi 24 août de 18 à 20 h 30
présentation de « L’instant décisif », textes de Georges Meurant, photographies de Pierre Radisic, dans la collection de La Petite Pierre aux éditions de La Pierre d’Alun.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
nuit des galeries dans le cadre de parcours d’artistes
de 18 à 22 h le mercredi 30 septembre 2020


Comment introduire l’œuvre photo-graphique de Pierre Radisic, observateur infatigable et créateur prolifique, franc-tireur faisant feu de tous bois, iconoclaste provocateur et obsessionnel, bricoleur surréaliste, inclassable troublion ?
Au commencement était le Noir... et le Blanc... et la myriade de teintes de gris.
Au commencement était le corps, au commencement était le grain, la matière. Grain de peau, matière courbe et rebondie ou ferme et anguleuse, éclat du regard, reflets des textures, orifices comme autant de trous noirs, de régions inconnues. Le corps, tout est venu de là. Le corps comme émanation cosmique. Un monde qui s’accorde à nos désirs... un imaginaire qui jouit sans entrave... un plaisir partagé par le jeu des sens, jeu des formes, des contrastes et des couleurs, jeu des représentations et des fantasmes.
L’image devient tableau. Les formes et les couleurs, les ombres et les lumières s’organisent pour nous parler. La peinture a été une de ses principales sources de référence, l’Art pictural devenu l’Art photographique. De là sans doute cette constante esthétique. Même s’il affectionne le côté conceptuel de ses compositions, l’illusion d’optique et les interprétations qu’elles laissent à découvrir, la beauté formelle reste le fondement autour duquel tout viendra graviter.
Il en va de même pour la musique, son autre source d’inspiration. On retrouve cette idée de partition dans l’ensemble des images qu’il compose comme des séries, comme des séquences d’écriture picturale, sortes de variations sur un même thème. Une manière, peut-être, de vouloir dépasser l’instantané pour créer du mouvement, pour réaliser des partitions visuelles.
Pierre Radisic nous invite à explorer, à stimuler notre propre imaginaire, à laisser libre cours à nos interprétations voire à nous laisser « délirer ». À l’heure du cliché, du selfie et du « tout image » comme on dirait du « tout à l’égoût », l’œil et son point de vue sont à réinventer et la vision de Pierre Radisic pourrait nous y aider, nous aider à penser l’image autrement que comme un simple reflet de notre narcissisme ou comme une fabrique à souvenir...
Et Éros dans tout ça, me direz-vous ?
À la fois moteur et essence de sa création, carburant du plaisir et de la liberté artistique, le sexe est partout en filigrane...
Mais, en fin de compte, et si c’était plutôt une histoire d’œil ? Car c’est bien l’œil qui est au centre de l’aventure picturale de Pierre Radisic... l’œil qui voit et nous regarde.
Et ne dit-on pas « se rincer l’œil » ?
Tout est dans tout et réciproquement ?
Non peut-être!

Bernard Noël, mars 2020