jean rustin

jean rustin, le blanc du silence, peintures – dessins, exposition du 18 octobre au 18 décembre 2021 au salon d'art

le blanc du silence
jean rustin
peintures – dessins
exposition du 18 octobre au 18 décembre 2021
vernissage le lundi 18 octobre de 18 à 20 h 30
présentation et signature du livre « Rustin, la peinture à nu » de Roger Pierre Turine, le jeudi 25 novembre de 18 h à 20 h 30.


« Je les trouve beaux, en tout cas attachants,
eux qui ne savent plus où aller ailleurs qu’en Rustin.
Au moins, ici, dans cet espace pas comme les autres,
ils ont le droit de ne ressembler à personne,
tout en se rappelant à chacun »

Marcel Moreau


Comme l’a si bien écrit Moreau, lorsqu’il s’agit de dire l’œuvre de Rustin, le plus grand risque est celui de « manquer de silence ». Tout ce qui a été et sera dit manquera de silence, c’est certain. Cependant, ce risque pris, il s’agit de ramener la parole à son essentiel et la laisser prendre sa place, entre le blanc du silence et le bruit du monde. Cet essentiel réside en deux choses : la lumière et les yeux. Regarder ceux qui nous regardent, plonger dans ces yeux, les yeux d’un amour trou, sans fond ni bord, pleins de la lumière première, celle qui est d’avant notre naissance et d’après notre fin. C’est cet amour-lumière qui porte les chairs fatiguées dans lesquelles toujours s’inscrit le même manifeste, tragique et muet. Ce sont les yeux et la lumière qui nous font aimer l’œuvre de Rustin et cet amour n’est pas un choix. C’est une disposition, une brèche, un supplément d’œil qui ouvre l’accès à l’heureux mariage des contraires, nous donnant, dans le même temps, le pouvoir d’accepter la flexion vers le plus bas, le plus brut, le plus cru, tout en provoquant le ressort nécessaire à glorifier ce retour à l’humble, à l’humus. Pas de sentiment chez Rustin, mais un long flirt avec l’ombre, le sentir vrai d’un reflet que nous offre le voile enfin levé sous lequel on se glisse afin d’embrasser cette fameuse part nocturne, trop souvent maudite, et bien trop peu célébrée.

Sandrine Lopez